Olivier Bello
Modéliste d'arsenal


Le vaisseau de 74 canons dans son contexte historique

Avant d'arriver à la période qui nous intéresse, les découvertes géographiques se sont multipliées par le biais des nouvelles routes maritimes, pour donner aux différents pays européens concernés l'envie d'en tirer le maximum de profit par la colonisation et le commerce.

La construction de navires marchands se développe alors considérablement, et par voie de conséquence, les rivalités entre les principales puissances ne cessent de croître. L'intensification des échanges maritimes et des conflits demande une maîtrise de la mer qui ne peut être obtenue qu'avec des bâtiments spécialement équipés pour le combat naval. C'est ainsi que les vaisseaux, nom qui est propre aux navires de guerre, vont devenir de plus en plus imposants pour composer les grandes flottes du XVIIIème siècle. La suprématie des mers a pour but de détruire les navires de guerre de l'ennemi, mais aussi de s'approprier les richesses transportées par ses bâtiments de commerce, et peut, en ce qui concerne l'Angleterre, permettre éventuellement l'installation d'un blocus risquant d'être redoutable pour l'économie du pays.

Si au XVIIème siècle, les affrontements se déroulent principalement aux abords de l'Europe (mer méditerranée, façade atlantique et mer baltique), ils se généralisent au XVIIIème à toutes les mers du globe. Comme pour la période allant de 1640 à 1680, la France devra en découdre de façon plus ou moins permanente entre 1688 et 1721 avec l'Angleterre, l'Espagne et la Hollande. La seconde moitié du XVIIIème ne sera pas moins trouble, d'autant plus qu'apparaissent les luttes qui aboutiront à l'Indépendance américaine. Il faudra attendre l'écrasement de la flotte française à Trafalgar le 21 octobre 1805 et le début de la fin du premier empire le 18 juin 1815 à Waterloo pour voir s'instaurer une période plus calme : la puissance maritime française est alors considérablement réduite et devra entreprendre un gigantesque effort de reconstruction.